Paroisse Notre Dame des Champs 

MISSIRA  -  BP 298 Bamako

Salésiens de Don Bosco

Tel : 20 21 35 57


 

Ce quartier, situé presque au centre de Bamako, est limité au nord par les collines de Koulouba et du Point G. au sud par Quinzanbougou et Bakaribougou, à l’est par le quartier Hippodrome et Sikoronin, à l’ouest par Médina Koura. Autrefois, Misira ne se distinguait pas de Médina koura, mais, au temps du gouverneur français, la capitale qui s’agrandissait fut divisée en plusieurs quartiers : c’est ainsi que Misira fut créé en 1935. Deux ans plus tard, le nom de « Misrah » ou Misira est attribué par les premiers habitants, venus d’un peu partout au nord et au sud. Ce nom, emprunté à l’arabe, signifie « pays grand et civilisé » ; il désigne l’Egypte.

Par la suite, Misira 1 fut prolongé par Misira 2 parfois appelé Ndatékoumara (à cause de sa distance des autres quartiers, derrière Hippodrome). A la tête du quartier Namori Keita détenait tous les pouvoirs de chef ; il n’était pas secondé dans son travail. Les premiers habitants pratiquaient surtout l’agriculture et l’élevage ; ils vivaient isolés les uns des autres, et les premières maisons de terre furent détruites par l’érosion d’une grosse pluie en 1934. Le gouverneur de ce temps intervint pour faire construire une diguette, afin de canaliser les eaux de ruissèlement ; on emploiera des prisonniers pour ces travaux.


Le secteur Pastoral Notre-Dame des Champs

On doit remonter jusqu’en 1960 pour parler de « secteur » jusque-là existait simplement la mission de Bamako, dont le centre était la cathédrale. Avec le développement de la ville et la dispersion des chrétiens dans des lieux distants de la cathédrale, la nécessité s’imposait d’établir un prêtre au sein d’une communauté qu’il connaîtrait de l’intérieur et qui le connaîtrait ; c’est ainsi que le P. Landon fut chargé de Misira.

A l’époque, les limites du secteur recouvraient celles de la commune 1 et de la commune 2 réunies. Dans cet ensemble, aucun lieu de culte, sinon une chapelle précaire à Médina-Koura. En 1955, le P. Michel, responsable du Centre Professionnel, avait acquis une parcelle de 450m2 à Misira, vers la colline du Point G (à l’angle des rues 8 et 37). Il y construisit un bâtiment comprenant une grande salle et deux plus petites, de manière à offrit aux jeunes un lieu de détente. Un gardien surveillait les deux petites salles et la salle commune, qui était dotée d’un bar.

Assez rapidement, le besoin se fit sentir de célébrer sur place la messe du dimanche, qui rassemblait une cinquantaine de personnes. On démolit les cloisons intérieures du bâtiment, pour obtenir une seule surface de 15m sur 6 ; un autel en ciment fut aménagé, et le tout s’organise peu à peu en église, avec un petit comité paroissial composé de François Koné, Julie Diarra, Odile Coker et le catéchiste Diassana.

Lorsque le régional des PP Blancs s’installe à Korofina, en 1973, cette nouvelle résidence permit une célébration de la messe dominicale ; les responsables de Misira pouvaient y assurer aussi les cours de catéchisme, et y convoquer différentes réunions. Mais, en 1978, l’archevêque, en accord avec le nouveau régional, détache du secteur la partie Est – en rapide extension – pour la confier au régionalat implanté dans cette aire. Ainsi, l’actuelle configuration géographique du secteur de Misira date de cette époque.

Dès 1957, le nom de « Notre –Dame des Champs » avait été adopté par le « praesidium légionnaire » qui s’était constitué. Cette appellation devint le nom patronymique de l’église actuelle. Ce praesidium étend sa compétence sur tout le secteur, et se trouve à l’origine, en 1978, du praesidium de Korofina « Notre –Dame de Source Vive)

Quelques dates de la vie paroissiale

En 1965, on commence à inscrire les actes paroissiaux : baptêmes et « togo-da », premières communions, confirmations, mariage, décès. Mais jusqu’en 1980, seuls les registres de la cathédrale sont « officiels »

La construction de la nouvelle église date de 1974. Elle occupe la partie sud de la parcelle, et déborde sur le côté sud de l’ancien bâtiment. Ce qui reste de celui-ci a été aménagé en trois pièces : sacristie, petite salle de catéchisme, bureau du Secours Catholique malien (SECAMA). La cour du lotissement est à présent réduite à un long rectangle de moins de 200m²…Dès Noël 1974, on célèbre la messe de minuit dans l’église Notre-Dame des Champs (bénite le 15 août suivant par Mgr Luc Sangaré). A cette installation s’ajoute une sorte de succursale dans le quartier Sans-Fil, à majorité bobo ; son incorporation paroissiale ne va pas sans difficultés.

En 1980, chaque secteur obtient son indépendance pour la tenue du registre des baptêmes, lesquels ne sont plus inscrits à la cathédrale. En 1988, 700 baptêmes ont été enregistrés depuis la création du secteur en 1960 ; s’y ajoutent une trentaine de « togo-da ». Toutes les cérémonies liturgiques sont régulièrement célébrées, et accompagnées par les activités normales d’une paroisse : catéchisme des enfants, des adultes hommes et femmes, Kizito, chorale…La sœur Marguerite Adler s’active dans l’apostolat des femmes : légion, catéchumène, enfants. Les lieux deviennent trop exigus, si bien qu’il faut répartir les enfants en deux groupes : celui d’ « avant » et celui d’ « après » la première communion.

En 1981, achat d’un bout de terrain (non loti) dans le quartier. Sur ces 150m², on installe une plate-forme cimentée et un toit de tôle qui abrite réunions et séances de catéchèse.

En 1985, les pp salésiens prennent en charge le Centre Père-Michel. Dans ce centre, ils assurent chaque dimanche pour leurs élèves, une messe à laquelle assistent un certain nombre de chrétiens du secteur.

Au fil des jours

A Notre-Dame des champs, il faut reconnaitre que la paroisse depuis quelques années s’appauvrit, surtout dans ses activités. Causes possibles : laisser-aller actuel, ignorance religieuse, décès, déménagements, mobilité des jeunes qui partent ailleurs…

Malgré tout, l’assistance aux messes dominicales rassemble 200 à 300 participants. Aux jours de fête ou pour des cérémonies spéciales, la place manque. Le comité paroissial s’en émeut, et décide de trouver un nouveau terrain pour construire une église plus vaste, l’actuelle place pouvant être aménagée en centre social. Le gouverneur du District a récemment accordé un terrain de 1600m² au début de l’Hippodrome, et, grâce aux efforts opiniâtres de M. Georges Sidibé, toutes les formalités administratives sont réglées depuis la fin de 1986. On clôture alors le terrain, et l’on se met en quête de subsides. Entre Noël 1986 et Pâques 1987, dix millions sont investis dans les fondations et les murs de la nouvelle église. Ensuite, le chantier reçoit la pluie de l’hivernage, pour le durcissement du béton, …et dans l’attente que la caisse se remplisse.

Le secteur de Misira coïncide aujourd’hui avec la commune 2 de Bamako ; il comprend une population estimée à 130.000 habitants, dont environ 2000 chrétiens. La variété ethnique est grande. Sarakolé, Songhay, Marka tiennent le commerce. Depuis bientôt une dizaine d’années, un grand marché s’est installé entre le quartier Misira et le Point G ; il s’étend depuis le stade omnisport jusqu’à l’Hippodrome. A la variété des provenances ethno-géographiques, répond une chrétienté elle-même diversifiée. Certaines familles possèdent leur propre concession, mais la plupart sont en location, vivant souvent chichement. Coexistent ici retraités, fonctionnaires, artisans, ouvriers et chômeurs. La petite minorité des chrétiens doit affirmer sa cohésion dans un milieu de vie largement islamisé.

A l’image de la commune 2, le secteur paroissial cherche à s’organiser. La formation chrétienne est assurée par les catéchismes des enfants et des adultes, par un service de librairie, par les mouvements d’action catholique, en particulier par la légion de Marie qui contribue à la convivialité d’une communauté dont les membres se connaissent, se fréquentent, se retrouvent dans leur paroisse avant, pendant et après les célébrations eucharistiques. Par le SECAMA voulait s’établir une entraide aconfessionnelle et désintéressée en faveur des plus pauvres, mais il reste fort à faire pour trouver, dans ce domaine, le droit chemin.