« L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux »

Yacouba Mallé, natif de la nouvelle région de Dioila, est un professeur de mathématiques au Lycée Notre Dame du Niger. Il a commencé à dispenser les cours au lycée Notre Dame du Niger dans les années 1977. Il est aujourd’hui parmi les doyens du LNDN. C’est une personne qui aime s’adapter à l’évolution du temps.

 

Pour Yacouba Mallé, dans toute chose, il faut choisir la meilleure. Raison pour laquelle, il a opté pour l’enseignement catholique, après ses études universitaires à l’ENSUP. « Je suis venu au lycée Notre Dame du Niger à travers un test de la direction de l’Enseignement catholique privé, en 1977-1978 », a-t-il déclaré. Lorsqu’il venait, il y avait plusieurs 10ème et une terminale expérimentale. Il avait environ 24 heures par semaine. C’est dans les années 1998-1999,qu’il a eu pour la première fois, la classe SET. Il donne des cours en principe dans les classes scientifiques, mais rarement dans les classes littéraires. « L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux », nous a-t-il confié. Il a eu à instaurer une dynamique afin de permettre à ses élèves de s’entraider et partager les connaissances. « J’ai initié à mon actif des séances sur lesquelles c’étaient des exposés en math », a-t-il dit. Il a eu à faire des exposés avec plusieurs générations qui se sont succédé au lycée Notre Dame du Niger. Et d’après lui, il y a eu des années, certaines élèves ont invité leurs parents pour venir assister à ces exposés. « J’ai senti que l’exposé est un moyen pour l’élève de maitriser et de faire véhiculer ce qu’il a maitrisé aussi », a précisé Yacouba Mallé. Cette méthode permettait notamment aux élèves de savoir entre autre comment se tenir devant la masse en terminale.

Yacouba Mallé, engagé pour donner et recevoir, s’est retrouvé dans l’enseignement, comme professeur de maths par le fait de la curiosité. Car il avait été orienté en 10ème lettres. Mais attiré par le mot science, il décida de changer de série. Et par la suite, il a eu plusieurs opportunités pour aller étudier à l’extérieur, mais elles restent toutes vaines.

Depuis 2004, il a initié un programme en informatique pour permettre au lycée Notre Dame du Niger d’avoir des bulletins avec la photo de l’élève. A noter, il recopiait à la main. « Je me suis dit qu’avec l’informatique on peut faire quelque chose. Je me suis battu dans le sens de créer un programme de bulletin et j’ai reçu », a-t-il relaté. Au fil du temps, l’administration a eu à améliorer ce projet. Il y a également fait des bulletins pour le Sacrée Cœur, le lycée PXII de Koulikoro.

Il y a plus de trois ans, Yacouba Mallé projette ces cours sur Powerpoint. Cela pour lui permettre de canaliser ses élèves et d’aller vite. « Je trouve que ça c’est un moyen plus efficace pour transmettre les connaissances », a-t-il précisé. L’année dernière, en mars, il avait déjà terminé son programme en TSE et à la reprise, il ne faisait que des révisions, des exercices. Et c’est ce qui lui a permis de ne pas sentir les conséquences de la Covid-19 sur ses cours. « Il n’y a pas de bluff  en science, s’il y a des trous en première, tu ne bouches pas ces trous en deuxième année pour continuer en troisième, en quatrième ces trous vont retourner sur ton dos », a-t-il signalé. Yacouba Mallé a affirmé que la science exige une certaine dose de posture que l’élève qui veut réussir doit accepter d’échouer et de reprendre. Avant de conclure en disant qu’« il n’y a pas de développement sans la science ».

 

Jacques Coulibaly