LE CULTE DE L’ARGENT ET DU PARAITRE

L’argent, la prospérité matérielle, obtenus sans qu’il en coûte et le plus vite possible : tel semble l’idéal pour beaucoup, aujourd’hui, au détriment du travail bien fait, de la conscience professionnelle. Avec en corollaire : le souci de son image extérieure, de son statut social.

Le désir de se rapprocher de cet idéal, anticipe souvent sur la possibilité réelle d’y parvenir. Pour forcer le destin, la tentation est grande alors de  se débarrasser de tout ce qui freine, de lâcher du lest. Ce lest, ce sont la solidarité, les principes moraux et religieux.

En confiant à l’homme de dominer la terre et la soumettre, Dieu a fait de la quête du mieux-être un devoir pour l’homme. Mais son intention n’est pas la seule promotion matérielle de l’homme c’est aussi son progrès spirituel. L’homme ne vit pas seulement de pain. L’homme est plus que son corps.

Evêques, nous voulons rappeler à tous  ceci :

  • Il est indigne, pour le croyant, de prendre comme idéal, la course effrénée après l’argent ou encore la préoccupation exclusive de son image extérieure.
  • Indigne parce que créé à l’image de Dieu. 

« L’homme vaut plus par ce qu’il est, que par ce qu’il a. » 

« C’est l’homme qui est le protagoniste du développement et non pas l’argent ».

  • Indigne de sa mission d’homme dans le monde, favorisant ni sa vocation à la solidarité, ni la paix sociale si chère à notre Dieu dont «  les pensées sont des pensées  de paix ».

 L’homme peut organiser la terre sans Dieu. Mais sans Dieu, il ne peut en fin de compte que l’organiser contre l’homme.

  • Indigne, enfin, parce que le conduisant inévitablement au laisser-aller moral et spirituel. Dieu et l’homme ne sont les références fondamentales de son comportement individuel et collectif.

LE MANQUE DE VERITE DANS NOTRE VIE EN SOCIETE

« Aw y’a to an ka doonin fo, ka donnin to an kono, Jaja Mali dlalen bè !.....

Livrer un peu de la vérité et en retenir un peu par devers soi ; ne jamais dire en somme, tout ce que l’on pense, tout ce que l’on sait : tel serait, selon cette chanson le code de conduite en société du Malien aujourd’hui.

 Peur, défiances ou perversités ?...Aurions-nous perdu le goût, l’amour et le courage de la vérité ?... Lui préférant, dans nos rapports de travail et de collaboration, d’amitié et de voisinage, le mensonge, la duplicité, et l’hypocrisie ! Ou en terme de  chez nous le « musalaka » et le « filankafoya » : les  paroles ambiguës qui n’engagent pas ?

Ce que nous vous écrivons, dans notre message du centenaire de l’Eglise Catholique, reste d’actualité : « Rien ne changera en profondeur dans notre pays, sans un effort de tous pour parler vrai et agir en vérité. » Une société don le Tabou est le refus, ou la dissimulation de la vérité, est vouée à la régression. Ses enfants, las de se tromper mutuellement  et d’être trompés, finissent par se révolter les uns contre les autres. Chacun allant son chemin, la confusion n’est pas loin….

Parler et agir en vérité, c’est par exemple, dans le contexte actuel :

  • Ne pas craindre de dire et d’entendre certaines vérités qui ne font pas forcément plaisir à tout le monde ;
  • Donner des informations qui permettent de faire renaître la confiance ;
  • Accepter de dialoguer dans la tolérance, sans peur ni mépris face aux opinions différentes, sans rancœur ni haine non plus face aux mésententes.

C’est notre conviction : « Si vous faites la vérité, la vérité vous rendra libres » Et le Mali vivra !