Du 25 au 27 Janvier dernier, s’est tenue la deuxième session ordinaire des évêques du Mali à l’archevêché de Bamako. Cette deuxième session ordinaire de l’année pastorale 2020-2021 a été une occasion pour les évêques pour faire des prières et des bénédictions pour notre pays au-delà de la question budgétaire.

Lors de cette deuxième session les évêques du Mali ont reçu la visite de Monseigneur Mambé Jean Sylvain EMIEN, chargé d’Affaires de la Nonciature Apostolique au Mali avec résidence à Conakry. Mgr Emien a apporté les nouvelles de la Nonciature Apostolique et a encouragé les évêques dans la Mission en témoignant de la proximité du Saint Père, le Pape François. S’agissant du contexte actuel de notre pays, les évêques du Mali ont lancé un appel à leurs concitoyens afin qu’ils se donnent la main pour bâtir un Mali de paix, uni et prospère.

Au cours de ces 3 jours de travaux, ils ont examiné les finances de certaines structures de la Conférence Episcopale. Leur rencontre était aussi une occasion pour préparer le cinquantième pèlerinage national qui aura lieu à Kita du 20 au 21 novembre 2021. L’animation de ce jubilé d’or est confiée au Diocèse de Ségou.

Lors de cette session, les évêques ont reçu la visite du ministre des Affaires religieuses et du Culte qui leur a transmis les salutations de Son Excellence Moctar Ouane, premier ministre et son gouvernement. Les évêques ont remercié le ministre et témoigné de leur reconnaissance. « Nous implorons Dieu, le Tout Puissant, afin qu’il nous aide à construire un Mali de paix et de fraternité » ont-ils déclaré. Le message des évêques à la nation, est une prière pour la paix et la cohésion au Mali. Ils ont prié Dieu pourqu’Il donne à nos dirigeants et à tous les citoyens la sagesse et la conscience nécessaires pour rechercher avant tout et par-dessus tout le bien commun ! Que par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame du Mali, le Seigneur accorde à notre Nation de poursuivre sa marche dans la vérité, la concorde, la prospérité, la justice et la paix !

 

Angèle M.B.KY

« L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux »

Yacouba Mallé, natif de la nouvelle région de Dioila, est un professeur de mathématiques au Lycée Notre Dame du Niger. Il a commencé à dispenser les cours au lycée Notre Dame du Niger dans les années 1977. Il est aujourd’hui parmi les doyens du LNDN. C’est une personne qui aime s’adapter à l’évolution du temps.

 

Pour Yacouba Mallé, dans toute chose, il faut choisir la meilleure. Raison pour laquelle, il a opté pour l’enseignement catholique, après ses études universitaires à l’ENSUP. « Je suis venu au lycée Notre Dame du Niger à travers un test de la direction de l’Enseignement catholique privé, en 1977-1978 », a-t-il déclaré. Lorsqu’il venait, il y avait plusieurs 10ème et une terminale expérimentale. Il avait environ 24 heures par semaine. C’est dans les années 1998-1999,qu’il a eu pour la première fois, la classe SET. Il donne des cours en principe dans les classes scientifiques, mais rarement dans les classes littéraires. « L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux », nous a-t-il confié. Il a eu à instaurer une dynamique afin de permettre à ses élèves de s’entraider et partager les connaissances. « J’ai initié à mon actif des séances sur lesquelles c’étaient des exposés en math », a-t-il dit. Il a eu à faire des exposés avec plusieurs générations qui se sont succédé au lycée Notre Dame du Niger. Et d’après lui, il y a eu des années, certaines élèves ont invité leurs parents pour venir assister à ces exposés. « J’ai senti que l’exposé est un moyen pour l’élève de maitriser et de faire véhiculer ce qu’il a maitrisé aussi », a précisé Yacouba Mallé. Cette méthode permettait notamment aux élèves de savoir entre autre comment se tenir devant la masse en terminale.

Yacouba Mallé, engagé pour donner et recevoir, s’est retrouvé dans l’enseignement, comme professeur de maths par le fait de la curiosité. Car il avait été orienté en 10ème lettres. Mais attiré par le mot science, il décida de changer de série. Et par la suite, il a eu plusieurs opportunités pour aller étudier à l’extérieur, mais elles restent toutes vaines.

Depuis 2004, il a initié un programme en informatique pour permettre au lycée Notre Dame du Niger d’avoir des bulletins avec la photo de l’élève. A noter, il recopiait à la main. « Je me suis dit qu’avec l’informatique on peut faire quelque chose. Je me suis battu dans le sens de créer un programme de bulletin et j’ai reçu », a-t-il relaté. Au fil du temps, l’administration a eu à améliorer ce projet. Il y a également fait des bulletins pour le Sacrée Cœur, le lycée PXII de Koulikoro.

Il y a plus de trois ans, Yacouba Mallé projette ces cours sur Powerpoint. Cela pour lui permettre de canaliser ses élèves et d’aller vite. « Je trouve que ça c’est un moyen plus efficace pour transmettre les connaissances », a-t-il précisé. L’année dernière, en mars, il avait déjà terminé son programme en TSE et à la reprise, il ne faisait que des révisions, des exercices. Et c’est ce qui lui a permis de ne pas sentir les conséquences de la Covid-19 sur ses cours. « Il n’y a pas de bluff  en science, s’il y a des trous en première, tu ne bouches pas ces trous en deuxième année pour continuer en troisième, en quatrième ces trous vont retourner sur ton dos », a-t-il signalé. Yacouba Mallé a affirmé que la science exige une certaine dose de posture que l’élève qui veut réussir doit accepter d’échouer et de reprendre. Avant de conclure en disant qu’« il n’y a pas de développement sans la science ».

 

Jacques Coulibaly

Jeudi 21 Mai  2020, jour de l’Ascension,  la Sœur Agnès YANABA nous a quittés à l’âge de 88 ans.

La cérémonie des funérailles de la sœur Agnès YANABA, décédée le jeudi 21 mai, jour de la solennité de l’Ascension du Seigneur Jésus, à l'âge de 88 ans, a eu lieu ce Mardi 26 Mai 2020 à Kati. Elle s’est déroulée en deux temps : D’abord la messe célébrée à 09 heures par Son Eminence Jean Cardinal ZERBO, accompagné de nombreux prêtres autour de l’autel et en présence de plusieurs religieuses et des laïcs dont les parents de la défunte venus de Kakoulou et d’ailleurs. Ensuite l’enterrement proprement dit qui s’est déroulé au cimetière sis dans l’enceinte de la maison de formation des FCIM.  Née le 26 Août 1932 à Kakoulou (Diocèse de Kayes) de Feu François et de Feue Marie Madeleine SOUKO, Augustine (son nom de baptême le 12 septembre) YANABA est entrée chez les sœurs le 11 Mai 1945 et a prononcé ses premiers vœux religieux le 02 Août 1953 en prenant le nom de « Sœur Agnès ». Après quoi, elle fut affectée au noviciat comme sous-maîtresse des postulantes jusqu’en janvier 1957 où elle fut envoyée à Guéné Goré pour une année d’expérience pastorale. Et depuis, Sœur Agnès a séjourné dans plusieurs communautés comme Tominian, Gualala, Kayes, Kati et Bamako, en occupant des postes de responsabilité : Maîtresse des postulantes, des novices, responsable de communauté à maintes reprises. Elle a reçu plusieurs formations des sœurs françaises de la Congrégation des Sœurs Missionnaires Notre Dame d’Afrique, appelées Sœurs Blanches, sans oublier qu’elle a obtenu un diplôme de Théologie en 1967 à l’école de théologie Saint -Thomas d’Aquin à Toulouse en France. A l’issu du Chapitre Général de 1984, Sœur Agnès fut élue troisième Supérieure Générale de l’Institut des Filles du Cœur Immaculé de Marie. Parmi les nombreux témoignages reçus, nous retenons que Sœur Agnès a été toujours orientée vers le christ. « … Elle était une femme de prière, profondément chrétienne, courageuse, simple, ambitieuse surtout pour la réussite scolaire des enfants.

… Le Seigneur l’a gratifié d’une santé solide. Lorsqu’on lui posait la question de savoir ce qu’elle faisait pour avoir une santé solide, elle répondait avec sourire, que c’est l’effet de la grâce de Dieu.

Mais comme le dit le proverbe « aide toi -le ciel t’aidera », et cela elle l’avait compris car elle bougeait, marchait, voyageait, non pas inutilement, mais toujours pour aller soit dans des groupes de prières soit vers une famille, un pauvre, pour manifester sa compassion et aider dans la mesure du possible ».

 

Rendons grâce au Seigneur pour tant d’années accordées à notre Sœur Agnès et pour tout ce qu’elle a pu réaliser de bien parmi nous par amour de Dieu et de ses frères et sœurs.

Dors en Paix Sœur Agnès YANABA !

Angèle M.B.KY

 

Du 24 au 29 septembre 2020 s’est tenue une session de formation des directeurs d’écoles fondamentale, des conseillers pédagogiques et des enseignants de l’Enseignement Catholique du Mali dans les locaux du Centre de Formation de Niamana à Bamako. Cette formation était la deuxième du genre au titre de l’année 2020 et concernait les diocèses de San, Mopti et Ségou, étant entendu que les trois autres diocèses (Kayes, Bamako, Sikasso) avaient été les bénéficiaires de la première session. Les travaux se sont déroulés autour de deux thèmes principaux à savoir: - L’éducation à la paix dans le milieu scolaire en lien avec la gestion non violente des conflits, animé par le Docteur Moctar SIDIBE.

La méthodologie d’enseignement de la lecture par la méthode syllabique en classes de première année et deuxième année de l’enseignement fondamental, dirigé par monsieur Issaga SAGARA, expert en éducation dans la stratégie accélérée de formation.

Le Directeur National de l’Enseignement Catholique, Monsieur Koundia Joseph GUINDO, dans son mot d’ouverture, a situé aux participants (au nombre de 48) le contexte de la présente rencontre qui, selon lui, est « le début d’un processus de formations que la Direction Nationale de l’Enseignement Catholique a initié pour des enseignants de l’enseignement catholique en vue de garantir une éducation de qualité aux apprenants », grâce à l’appui financier de la Conférence Episcopale Italienne (CEI).

Le thème « Education à la paix… en lien avec la gestion non violente des conflits» est d’actualité d’autant plus que nous voyons et vivons au quotidien, la violence, la haine de l’autre et l’indifférence dans nos villes et nos campagnes, dans nos écoles. « Nous vivons tous dans l’insécurité totale », fait remarquer monsieur GUINDO Joseph, qui poursuit en ces termes : « Le Mali a tant besoin de la paix. Les maliens ont besoin d’un vivre ensemble dans la sécurité », et en attirant l’attention sur Nelson Mandela qui déclare « Personne n’est né avec la haine pour l’autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou de sa religion. Les gens doivent avoir appris à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé.»

Au terme des six jours de formation, les participants ont eu à partager leurs expériences, à approfondir leur connaissance et leur savoir faire. Ce qui leur fera dire monsieur GUINDO que : « Vous avez désormais des éléments nécessaires qui vous permettront de mieux donner une formation de base de qualité aux apprenants des écoles catholiques du Mali ». Ces participants ont pris l’engagement, dès leur retour au bercail, de faire la restitution de la formation à leurs collègues n ‘ayant pas eu la chance de bénéficier de cette formation. Un engagement tant apprécié par le Directeur National de l’Enseignement Catholique qui renchérit citant Saint Matthieu 5,14-15 : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » tout en espérant voir chez chacun d’entre eux un changement de comportement à travers les acquis de cette formation. Il a, au nom de Monseigneur Augustin Traoré, Président de la Commission Enseignement de la Conférence Episcopale du Mali (CEM), Evêque de Ségou et en son nom propre, a remercié les uns et les autres pour leur assiduité au travail, leur écoute attentive et leur participation active. Il a aussi dit merci aux différents formateurs pour leur disponibilité et la qualité de leur prestation ; aux Pères Evêques qui ne ménagent aucun effort pour la réussite de la mission dans le champ de l’école ; et à la Conférence Episcopale d’Italie qui a financé ce projet de formation sur trois ans. Il faut noter enfin que les travaux de chaque journée commençaient par une prière et s’achevaient par une célébration eucharistique.

 

Propos recueillis par l’Abbé Fernand COULIBALY