Le lycée Notre Dame du Niger est un établissement d’enseignement privé catholique, reversé uniquement aux filles. Pour en savoir davantage sur cet établissement scolaire, nous nous sommes approchées de ses responsables.

L’historique du Lycée Notre Dame du Niger (LNDN) remonte en 1953. Le lycée a ouvert ses portes plus précisément le 12 août 1953 par la décision-252 de l’Institut d’Académie du Soudan. « En octobre 1953, ouverture d’une classe de 6ème par les Sœurs Notre Dame d’Afrique dites « Sœurs Blanches » dans les locaux de la mission près de la cathédrale, avec un effectif de 13 élèves », ont témoigné les responsables actuelles du LNDN. En plus de la classe de 6ème, la classe de 5ème fut ouverte en septembre 1955. Et par la suite, l’école aura d’autres salles de classe à savoir la 4ème et la 3ème. À cette époque, le nombre de classes était 4 avec un effectif de 61, en 1957. Avec l’arrivée des Sœurs de Sainte Clotilde, Sœur Marie du Sacré-Cœur (Renée Prêt), l’école a pu se doter d’un internat, un réfectoire, des cuisines pour accueillir 40 personnes. En outre, elle ouvrira une seconde classe de 6ème. Ce qui lui permettra d’avoir 5 classes avec un effectif de 135, en 1959. « En octobre 1960, malgré les réclamations des parents, l’internat ne peut s’agrandir et l’effectif reste à peu près le même. Cinq classes, effectif 155 », ont relaté les responsables du Lycée Notre Dame du Niger.

En 1962, suite à un décret du ministère de l'Éducation nationale pour organiser l’enseignement fondamental et secondaire au Mali, les responsables de cet établissement ouvrira la première classe de 10ème avec comme effectif 14. Et c’est précisément en 1963 que le ministère de l'Éducation nationale accorde au collège le titre de lycée. Les responsables ont continué à entreprendre toujours des actions en vue de multiplier les classes tant au niveau fondamental que secondaire. C’est en juin 1978 que la direction de l’Enseignement privé catholique avait décidé la séparation des classes du fondamental du lycée. Ces structures seront confiées à deux directions différentes. « En octobre, 1978 Monsieur Jean Martin Togo, de nationalité malienne, est nommé proviseur du lycée, Sœur Lucille Bedard, canadienne de la congrégation des Sœurs de la Charité de Saint-Louis prend la direction du second cycle fondamental au Cours Notre Dame du Niger, sept classes, effectif 223 », ont déclaré les responsables du lycée Notre Dame du Niger. 

De la création du lycée Notre Dame du Niger (LNDN), une dizaine de proviseurs se sont succédé. Ils sont respectivement Sœur Marie Vianney (Hélène Fournier) 1968-1978, Jean Martin Togo (1978-1985), Benoît Joseph Dembélé (1985-1989), Joseph Moussa Sissoko (1989-1991), Maxime Niaré (1991-1995), Nabulo Maurice Dembélé (1995-1997), Sœur Bernadette Fidèle Diarra (1998-2000), Sylvain Fomba (2000-2005), Marie José Samaké (2005-2017), Sœur Denise Kadio 2017 à nos jours. 

L’Enseignement catholique privé à travers le lycée Notre Dame du Niger est en train d’œuvrer pour une éducation de qualité au Mali. Il a eu à former de nombreuses cadres de ce pays comme Mme Sy Kadidiatou Sow, ancien gouverneur du District de Bamako, Kadidiatou Barry, présidente de l’association malienne des personnes de petite taille, membre du CNT, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ancienne ministre de la Culture, feu Mme Togola Jacqueline Nana ancienne ministre de l'Éducation nationale.

 

Jacques Coulibaly

 

ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE PRIVE

Le Lycée Notre Dame du Niger au service des jeunes filles

 

Le Lycée Notre Dame du Niger (LNDN), un établissement phare de la capitale, demeure toujours une référence. Mais aujourd’hui pour maintenir ce prestige, les responsables de ce lycée font de leur mieux. Pour en savoir davantage, nous nous sommes  entretenus avec Sœur Denise Kodio, proviseur dudit établissement, et ancienne élève  du LNDN.

Du 25 au 27 Janvier dernier, s’est tenue la deuxième session ordinaire des évêques du Mali à l’archevêché de Bamako. Cette deuxième session ordinaire de l’année pastorale 2020-2021 a été une occasion pour les évêques pour faire des prières et des bénédictions pour notre pays au-delà de la question budgétaire.

Lors de cette deuxième session les évêques du Mali ont reçu la visite de Monseigneur Mambé Jean Sylvain EMIEN, chargé d’Affaires de la Nonciature Apostolique au Mali avec résidence à Conakry. Mgr Emien a apporté les nouvelles de la Nonciature Apostolique et a encouragé les évêques dans la Mission en témoignant de la proximité du Saint Père, le Pape François. S’agissant du contexte actuel de notre pays, les évêques du Mali ont lancé un appel à leurs concitoyens afin qu’ils se donnent la main pour bâtir un Mali de paix, uni et prospère.

Au cours de ces 3 jours de travaux, ils ont examiné les finances de certaines structures de la Conférence Episcopale. Leur rencontre était aussi une occasion pour préparer le cinquantième pèlerinage national qui aura lieu à Kita du 20 au 21 novembre 2021. L’animation de ce jubilé d’or est confiée au Diocèse de Ségou.

Lors de cette session, les évêques ont reçu la visite du ministre des Affaires religieuses et du Culte qui leur a transmis les salutations de Son Excellence Moctar Ouane, premier ministre et son gouvernement. Les évêques ont remercié le ministre et témoigné de leur reconnaissance. « Nous implorons Dieu, le Tout Puissant, afin qu’il nous aide à construire un Mali de paix et de fraternité » ont-ils déclaré. Le message des évêques à la nation, est une prière pour la paix et la cohésion au Mali. Ils ont prié Dieu pourqu’Il donne à nos dirigeants et à tous les citoyens la sagesse et la conscience nécessaires pour rechercher avant tout et par-dessus tout le bien commun ! Que par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame du Mali, le Seigneur accorde à notre Nation de poursuivre sa marche dans la vérité, la concorde, la prospérité, la justice et la paix !

 

Angèle M.B.KY

Du 24 au 29 septembre 2020 s’est tenue une session de formation des directeurs d’écoles fondamentale, des conseillers pédagogiques et des enseignants de l’Enseignement Catholique du Mali dans les locaux du Centre de Formation de Niamana à Bamako. Cette formation était la deuxième du genre au titre de l’année 2020 et concernait les diocèses de San, Mopti et Ségou, étant entendu que les trois autres diocèses (Kayes, Bamako, Sikasso) avaient été les bénéficiaires de la première session. Les travaux se sont déroulés autour de deux thèmes principaux à savoir: - L’éducation à la paix dans le milieu scolaire en lien avec la gestion non violente des conflits, animé par le Docteur Moctar SIDIBE.

La méthodologie d’enseignement de la lecture par la méthode syllabique en classes de première année et deuxième année de l’enseignement fondamental, dirigé par monsieur Issaga SAGARA, expert en éducation dans la stratégie accélérée de formation.

Le Directeur National de l’Enseignement Catholique, Monsieur Koundia Joseph GUINDO, dans son mot d’ouverture, a situé aux participants (au nombre de 48) le contexte de la présente rencontre qui, selon lui, est « le début d’un processus de formations que la Direction Nationale de l’Enseignement Catholique a initié pour des enseignants de l’enseignement catholique en vue de garantir une éducation de qualité aux apprenants », grâce à l’appui financier de la Conférence Episcopale Italienne (CEI).

Le thème « Education à la paix… en lien avec la gestion non violente des conflits» est d’actualité d’autant plus que nous voyons et vivons au quotidien, la violence, la haine de l’autre et l’indifférence dans nos villes et nos campagnes, dans nos écoles. « Nous vivons tous dans l’insécurité totale », fait remarquer monsieur GUINDO Joseph, qui poursuit en ces termes : « Le Mali a tant besoin de la paix. Les maliens ont besoin d’un vivre ensemble dans la sécurité », et en attirant l’attention sur Nelson Mandela qui déclare « Personne n’est né avec la haine pour l’autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou de sa religion. Les gens doivent avoir appris à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car l’amour jaillit plus naturellement du cœur humain que son opposé.»

Au terme des six jours de formation, les participants ont eu à partager leurs expériences, à approfondir leur connaissance et leur savoir faire. Ce qui leur fera dire monsieur GUINDO que : « Vous avez désormais des éléments nécessaires qui vous permettront de mieux donner une formation de base de qualité aux apprenants des écoles catholiques du Mali ». Ces participants ont pris l’engagement, dès leur retour au bercail, de faire la restitution de la formation à leurs collègues n ‘ayant pas eu la chance de bénéficier de cette formation. Un engagement tant apprécié par le Directeur National de l’Enseignement Catholique qui renchérit citant Saint Matthieu 5,14-15 : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » tout en espérant voir chez chacun d’entre eux un changement de comportement à travers les acquis de cette formation. Il a, au nom de Monseigneur Augustin Traoré, Président de la Commission Enseignement de la Conférence Episcopale du Mali (CEM), Evêque de Ségou et en son nom propre, a remercié les uns et les autres pour leur assiduité au travail, leur écoute attentive et leur participation active. Il a aussi dit merci aux différents formateurs pour leur disponibilité et la qualité de leur prestation ; aux Pères Evêques qui ne ménagent aucun effort pour la réussite de la mission dans le champ de l’école ; et à la Conférence Episcopale d’Italie qui a financé ce projet de formation sur trois ans. Il faut noter enfin que les travaux de chaque journée commençaient par une prière et s’achevaient par une célébration eucharistique.

 

Propos recueillis par l’Abbé Fernand COULIBALY

« L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux »

Yacouba Mallé, natif de la nouvelle région de Dioila, est un professeur de mathématiques au Lycée Notre Dame du Niger. Il a commencé à dispenser les cours au lycée Notre Dame du Niger dans les années 1977. Il est aujourd’hui parmi les doyens du LNDN. C’est une personne qui aime s’adapter à l’évolution du temps.

 

Pour Yacouba Mallé, dans toute chose, il faut choisir la meilleure. Raison pour laquelle, il a opté pour l’enseignement catholique, après ses études universitaires à l’ENSUP. « Je suis venu au lycée Notre Dame du Niger à travers un test de la direction de l’Enseignement catholique privé, en 1977-1978 », a-t-il déclaré. Lorsqu’il venait, il y avait plusieurs 10ème et une terminale expérimentale. Il avait environ 24 heures par semaine. C’est dans les années 1998-1999,qu’il a eu pour la première fois, la classe SET. Il donne des cours en principe dans les classes scientifiques, mais rarement dans les classes littéraires. « L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux », nous a-t-il confié. Il a eu à instaurer une dynamique afin de permettre à ses élèves de s’entraider et partager les connaissances. « J’ai initié à mon actif des séances sur lesquelles c’étaient des exposés en math », a-t-il dit. Il a eu à faire des exposés avec plusieurs générations qui se sont succédé au lycée Notre Dame du Niger. Et d’après lui, il y a eu des années, certaines élèves ont invité leurs parents pour venir assister à ces exposés. « J’ai senti que l’exposé est un moyen pour l’élève de maitriser et de faire véhiculer ce qu’il a maitrisé aussi », a précisé Yacouba Mallé. Cette méthode permettait notamment aux élèves de savoir entre autre comment se tenir devant la masse en terminale.

Yacouba Mallé, engagé pour donner et recevoir, s’est retrouvé dans l’enseignement, comme professeur de maths par le fait de la curiosité. Car il avait été orienté en 10ème lettres. Mais attiré par le mot science, il décida de changer de série. Et par la suite, il a eu plusieurs opportunités pour aller étudier à l’extérieur, mais elles restent toutes vaines.

Depuis 2004, il a initié un programme en informatique pour permettre au lycée Notre Dame du Niger d’avoir des bulletins avec la photo de l’élève. A noter, il recopiait à la main. « Je me suis dit qu’avec l’informatique on peut faire quelque chose. Je me suis battu dans le sens de créer un programme de bulletin et j’ai reçu », a-t-il relaté. Au fil du temps, l’administration a eu à améliorer ce projet. Il y a également fait des bulletins pour le Sacrée Cœur, le lycée PXII de Koulikoro.

Il y a plus de trois ans, Yacouba Mallé projette ces cours sur Powerpoint. Cela pour lui permettre de canaliser ses élèves et d’aller vite. « Je trouve que ça c’est un moyen plus efficace pour transmettre les connaissances », a-t-il précisé. L’année dernière, en mars, il avait déjà terminé son programme en TSE et à la reprise, il ne faisait que des révisions, des exercices. Et c’est ce qui lui a permis de ne pas sentir les conséquences de la Covid-19 sur ses cours. « Il n’y a pas de bluff  en science, s’il y a des trous en première, tu ne bouches pas ces trous en deuxième année pour continuer en troisième, en quatrième ces trous vont retourner sur ton dos », a-t-il signalé. Yacouba Mallé a affirmé que la science exige une certaine dose de posture que l’élève qui veut réussir doit accepter d’échouer et de reprendre. Avant de conclure en disant qu’« il n’y a pas de développement sans la science ».

 

Jacques Coulibaly