Le Lycée Notre Dame du Niger (LNDN), un établissement phare de la capitale, demeure toujours une référence. Mais aujourd’hui pour maintenir ce prestige, les responsables de ce lycée font de leur mieux. Pour en savoir davantage, nous nous sommes  entretenus avec Sœur Denise Kodio, proviseur dudit établissement, et ancienne élève  du LNDN.

Journal Missions : Quelle est la vision du Lycée Notre Dame ?

Denise Kodio : La vision du lycée Notre Dame du Niger, c’est la formation. Je dirais que nous nous sommes données comme priorité, au lycée Notre Dame du Niger, la formation et l’épanouissement des jeunes filles, qui se préparent de la dixième année jusqu’à la terminale pour l’obtention du baccalauréat. Nous voulons former des femmes et des responsables de demain. C’est notre vision principale à Notre Dame du Niger.

 

Journal Missions : Pourquoi avoir choisi de ne recevoir que des jeunes filles ?

D.K : Ça ça existe depuis la création dans les années 1952, en ce moment ce n’était pas le lycée. Le lycée a commencé dans les années 1962-1964. Sinon, ça a commencé par l’internat, le primaire par les Sœurs blanches. A l’époque, les Sœurs se sont dites dans un milieu comme ça, elles aimeraient, en accord avec l’Archevêque en son temps, que l’établissement soit uniquement un établissement de filles qui pourrait permettre aux filles de se reconnaître entre elles, de se côtoyer, de se découvrir, de grandir et d’avancer ensemble. Quand Monsieur Luc Sangaré est venu, il a demandé à ce que Notre Dame soit uniquement un établissement de filles. Et ces filles-là sont des femmes, des mères et des responsables de demain. La tradition a été maintenu jusqu’à nos jours. Il n’y a que des filles à Notre Dame du Niger.

 

Journal Missions : Quels sont les défis de votre établissement aujourd’hui ?

D.K : Le défi majeur, c’est l’éducation. Tout le monde sait qu’aujourd’hui, l’éducation laisse à désirer. Aujourd’hui, tout le monde court derrière Notre Dame du Niger. Nous avons en tout 23 salles de classe, mais nous avons plus de 1500 filles ici, au point que nous sommes vraiment débordés. On ne sait même pas où donner de la tête. Il y a toujours des lacunes que nous rencontrons. Nous sentons avec la présence de ces filles, ici, que l’éducation laisse à désirer. Nous essayons de relever ce défi du côté éducatif. Nous ne transmettons pas que le savoir, mais nous tenons compte de tous les aspects du développement de la fille. C’est ce grand défi que nous voulons relever. L’éducation manque aujourd’hui, nous rencontrons des filles qui ne savent pas dire bonjour. Ça en principe, c’était à la maison et nous, nous complétons. Le tout revient à l’école et nous essayons de faire avec. C’est un défi à relever, maintenir ce cap de l’éducation qui se trouve aujourd’hui au lycée Notre Dame du Niger.

Il faut que les parents suivent les enfants à la maison. Qu’ils prennent leur responsabilité. Il faut qu’on revienne en arrière, se remettre en question et essayer de suivre nos enfants à la maison. C’est ensemble qu’on se donne la main pour la bonne éducation de l’enfant. Que les parents jouent leur partition, nous aussi à l’école nous allons jouer notre partition et le tout va converger et nous allons nous compléter.

 

Journal Missions : Quels rapports entretenez-vous avec les anciennes ?

D.K : Nous entretenons un bon rapport avec les anciennes. Traditionnellement, elles ont créé une association qu’elles appellent Amicale des anciennes de Notre Dame du Niger. Et là, elles se retrouvent chaque année, le dernier samedi du mois de janvier. Toutes les anciennes : Les filles, les mamans, grandes mamans, toutes celles qui sont passées par Notre Dame. Elles appellent ça le goute des anciennes. Il y a des années, si elles arrivent à bien préparer, elles font mêmes des mini-conférences, des conférences avant le repas. On se retrouve, on fait la présentation et après on choisit un thème. On échange et après le goute chacune rentre. A la fin, elles cotisent et elles mettent dans une caisse qui se trouve à notre niveau, ici. Elles disent qu’au moment venu, elles verront ce qu’elles peuvent faire avec cette somme récoltée pour Notre Dame du Niger.  Nous avons parmi elles des députés, des journalistes, des anciennes ministres. A cause de la pandémie, elles ne vont pas se regrouper. L’année derrière, elles avaient dit qu’elles vont faire au moins par trimestre ou par semestre 2 ou 3 conférences, choisir des thèmes et les animatrices parmi les anciennes-mêmes et rencontrer si possible les élèves. Elles disent qu’elles vont murir la réflexion  et elles vont nous proposer des activités en dehors du goute. En principe, le compte rendu devrait être fait cette année au goute. Mais comme cette année, il n’aura pas de goute, on verra par la suite.

 

Jacques Coulibaly

Le lycée Notre Dame du Niger est un établissement d’enseignement privé catholique, reversé uniquement aux filles. Pour en savoir davantage sur cet établissement scolaire, nous nous sommes approchées de ses responsables.

L’historique du Lycée Notre Dame du Niger (LNDN) remonte en 1953. Le lycée a ouvert ses portes plus précisément le 12 août 1953 par la décision-252 de l’Institut d’Académie du Soudan. « En octobre 1953, ouverture d’une classe de 6ème par les Sœurs Notre Dame d’Afrique dites « Sœurs Blanches » dans les locaux de la mission près de la cathédrale, avec un effectif de 13 élèves », ont témoigné les responsables actuelles du LNDN. En plus de la classe de 6ème, la classe de 5ème fut ouverte en septembre 1955. Et par la suite, l’école aura d’autres salles de classe à savoir la 4ème et la 3ème. À cette époque, le nombre de classes était 4 avec un effectif de 61, en 1957. Avec l’arrivée des Sœurs de Sainte Clotilde, Sœur Marie du Sacré-Cœur (Renée Prêt), l’école a pu se doter d’un internat, un réfectoire, des cuisines pour accueillir 40 personnes. En outre, elle ouvrira une seconde classe de 6ème. Ce qui lui permettra d’avoir 5 classes avec un effectif de 135, en 1959. « En octobre 1960, malgré les réclamations des parents, l’internat ne peut s’agrandir et l’effectif reste à peu près le même. Cinq classes, effectif 155 », ont relaté les responsables du Lycée Notre Dame du Niger.

En 1962, suite à un décret du ministère de l'Éducation nationale pour organiser l’enseignement fondamental et secondaire au Mali, les responsables de cet établissement ouvrira la première classe de 10ème avec comme effectif 14. Et c’est précisément en 1963 que le ministère de l'Éducation nationale accorde au collège le titre de lycée. Les responsables ont continué à entreprendre toujours des actions en vue de multiplier les classes tant au niveau fondamental que secondaire. C’est en juin 1978 que la direction de l’Enseignement privé catholique avait décidé la séparation des classes du fondamental du lycée. Ces structures seront confiées à deux directions différentes. « En octobre, 1978 Monsieur Jean Martin Togo, de nationalité malienne, est nommé proviseur du lycée, Sœur Lucille Bedard, canadienne de la congrégation des Sœurs de la Charité de Saint-Louis prend la direction du second cycle fondamental au Cours Notre Dame du Niger, sept classes, effectif 223 », ont déclaré les responsables du lycée Notre Dame du Niger. 

De la création du lycée Notre Dame du Niger (LNDN), une dizaine de proviseurs se sont succédé. Ils sont respectivement Sœur Marie Vianney (Hélène Fournier) 1968-1978, Jean Martin Togo (1978-1985), Benoît Joseph Dembélé (1985-1989), Joseph Moussa Sissoko (1989-1991), Maxime Niaré (1991-1995), Nabulo Maurice Dembélé (1995-1997), Sœur Bernadette Fidèle Diarra (1998-2000), Sylvain Fomba (2000-2005), Marie José Samaké (2005-2017), Sœur Denise Kadio 2017 à nos jours. 

L’Enseignement catholique privé à travers le lycée Notre Dame du Niger est en train d’œuvrer pour une éducation de qualité au Mali. Il a eu à former de nombreuses cadres de ce pays comme Mme Sy Kadidiatou Sow, ancien gouverneur du District de Bamako, Kadidiatou Barry, présidente de l’association malienne des personnes de petite taille, membre du CNT, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ancienne ministre de la Culture, feu Mme Togola Jacqueline Nana ancienne ministre de l'Éducation nationale.

 

Jacques Coulibaly

 

ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE PRIVE

Le Lycée Notre Dame du Niger au service des jeunes filles

 

Le Lycée Notre Dame du Niger (LNDN), un établissement phare de la capitale, demeure toujours une référence. Mais aujourd’hui pour maintenir ce prestige, les responsables de ce lycée font de leur mieux. Pour en savoir davantage, nous nous sommes  entretenus avec Sœur Denise Kodio, proviseur dudit établissement, et ancienne élève  du LNDN.

« L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux »

Yacouba Mallé, natif de la nouvelle région de Dioila, est un professeur de mathématiques au Lycée Notre Dame du Niger. Il a commencé à dispenser les cours au lycée Notre Dame du Niger dans les années 1977. Il est aujourd’hui parmi les doyens du LNDN. C’est une personne qui aime s’adapter à l’évolution du temps.

 

Pour Yacouba Mallé, dans toute chose, il faut choisir la meilleure. Raison pour laquelle, il a opté pour l’enseignement catholique, après ses études universitaires à l’ENSUP. « Je suis venu au lycée Notre Dame du Niger à travers un test de la direction de l’Enseignement catholique privé, en 1977-1978 », a-t-il déclaré. Lorsqu’il venait, il y avait plusieurs 10ème et une terminale expérimentale. Il avait environ 24 heures par semaine. C’est dans les années 1998-1999,qu’il a eu pour la première fois, la classe SET. Il donne des cours en principe dans les classes scientifiques, mais rarement dans les classes littéraires. « L’expérience m’a montré qu’avec les enfants, il faut se battre avec eux », nous a-t-il confié. Il a eu à instaurer une dynamique afin de permettre à ses élèves de s’entraider et partager les connaissances. « J’ai initié à mon actif des séances sur lesquelles c’étaient des exposés en math », a-t-il dit. Il a eu à faire des exposés avec plusieurs générations qui se sont succédé au lycée Notre Dame du Niger. Et d’après lui, il y a eu des années, certaines élèves ont invité leurs parents pour venir assister à ces exposés. « J’ai senti que l’exposé est un moyen pour l’élève de maitriser et de faire véhiculer ce qu’il a maitrisé aussi », a précisé Yacouba Mallé. Cette méthode permettait notamment aux élèves de savoir entre autre comment se tenir devant la masse en terminale.

Yacouba Mallé, engagé pour donner et recevoir, s’est retrouvé dans l’enseignement, comme professeur de maths par le fait de la curiosité. Car il avait été orienté en 10ème lettres. Mais attiré par le mot science, il décida de changer de série. Et par la suite, il a eu plusieurs opportunités pour aller étudier à l’extérieur, mais elles restent toutes vaines.

Depuis 2004, il a initié un programme en informatique pour permettre au lycée Notre Dame du Niger d’avoir des bulletins avec la photo de l’élève. A noter, il recopiait à la main. « Je me suis dit qu’avec l’informatique on peut faire quelque chose. Je me suis battu dans le sens de créer un programme de bulletin et j’ai reçu », a-t-il relaté. Au fil du temps, l’administration a eu à améliorer ce projet. Il y a également fait des bulletins pour le Sacrée Cœur, le lycée PXII de Koulikoro.

Il y a plus de trois ans, Yacouba Mallé projette ces cours sur Powerpoint. Cela pour lui permettre de canaliser ses élèves et d’aller vite. « Je trouve que ça c’est un moyen plus efficace pour transmettre les connaissances », a-t-il précisé. L’année dernière, en mars, il avait déjà terminé son programme en TSE et à la reprise, il ne faisait que des révisions, des exercices. Et c’est ce qui lui a permis de ne pas sentir les conséquences de la Covid-19 sur ses cours. « Il n’y a pas de bluff  en science, s’il y a des trous en première, tu ne bouches pas ces trous en deuxième année pour continuer en troisième, en quatrième ces trous vont retourner sur ton dos », a-t-il signalé. Yacouba Mallé a affirmé que la science exige une certaine dose de posture que l’élève qui veut réussir doit accepter d’échouer et de reprendre. Avant de conclure en disant qu’« il n’y a pas de développement sans la science ».

 

Jacques Coulibaly

Du 25 au 27 Janvier dernier, s’est tenue la deuxième session ordinaire des évêques du Mali à l’archevêché de Bamako. Cette deuxième session ordinaire de l’année pastorale 2020-2021 a été une occasion pour les évêques pour faire des prières et des bénédictions pour notre pays au-delà de la question budgétaire.

Lors de cette deuxième session les évêques du Mali ont reçu la visite de Monseigneur Mambé Jean Sylvain EMIEN, chargé d’Affaires de la Nonciature Apostolique au Mali avec résidence à Conakry. Mgr Emien a apporté les nouvelles de la Nonciature Apostolique et a encouragé les évêques dans la Mission en témoignant de la proximité du Saint Père, le Pape François. S’agissant du contexte actuel de notre pays, les évêques du Mali ont lancé un appel à leurs concitoyens afin qu’ils se donnent la main pour bâtir un Mali de paix, uni et prospère.

Au cours de ces 3 jours de travaux, ils ont examiné les finances de certaines structures de la Conférence Episcopale. Leur rencontre était aussi une occasion pour préparer le cinquantième pèlerinage national qui aura lieu à Kita du 20 au 21 novembre 2021. L’animation de ce jubilé d’or est confiée au Diocèse de Ségou.

Lors de cette session, les évêques ont reçu la visite du ministre des Affaires religieuses et du Culte qui leur a transmis les salutations de Son Excellence Moctar Ouane, premier ministre et son gouvernement. Les évêques ont remercié le ministre et témoigné de leur reconnaissance. « Nous implorons Dieu, le Tout Puissant, afin qu’il nous aide à construire un Mali de paix et de fraternité » ont-ils déclaré. Le message des évêques à la nation, est une prière pour la paix et la cohésion au Mali. Ils ont prié Dieu pourqu’Il donne à nos dirigeants et à tous les citoyens la sagesse et la conscience nécessaires pour rechercher avant tout et par-dessus tout le bien commun ! Que par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame du Mali, le Seigneur accorde à notre Nation de poursuivre sa marche dans la vérité, la concorde, la prospérité, la justice et la paix !

 

Angèle M.B.KY