Le 8 décembre 2015, le pape François inaugurait "l'année sainte de la miséricorde" par l’ouverture de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome, qui n'est ouverte qu'à l'occasion des jubilés. Croire.com vous propose un ensemble d'articles et une vidéo pour comprendre l'enjeu de cette année sainte. Publié le 8 décembre 2015.

 

Le pape François salue la foule. © M. Migliorato/CPP/Ciric

Le mot "miséricorde" désigne, en hébreu, le cœur profond, les "entrailles" qui frémissent sous le coup de la douleur et de la peine. Quel père ou mère n'a ressenti cela en sachant son enfant malade, perdu ? La miséricorde apparaît donc comme l'attachement profond d'un être pour un autre et particulièrement de Dieu pour l'homme. Dans notre vie, Dieu souffre avec nous, il est bouleversé par nos malheurs, nos souffrances et notre condition d'homme pécheur.

Dans un grand mouvement d'amour pour nous, il nous manifeste sa tendresse, nous aide concrètement dans nos vies, nous témoigne sa "miséricorde", nous pardonne nos manquements, nos faiblesses, nous envoie son Fils. Dans le Nouveau Testament, Jésus nous invite à faire de même envers nos frères : "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux". Mt 5,48) C'est l'une des conditions de la vie éternelle.

Le Jubilé de la miséricorde 

Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Eglise catholique célébrera une Année Sainte extraordinaire. Ce « Jubilé de la Miséricorde » débutera par l’ouverture de la Porte Sainte à la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception et se terminera par la solennité du Christ Roi.

La date choisie pour l'ouverture de ce Jubilé célèbre également le 50ème anniversaire de la clôture du Concile oecuménique Vatican II, en 1965. Ppour cela il revêt une signification particulière qui incite l’Eglise à continuer l’oeuvre entamée par Vatican II.

Pendant le Jubilé, les lectures pour les dimanches du temps ordinaire seront tirées de l’Evangile de saint Luc, « l’évangéliste de la miséricorde ». Dante Alighieri le qualifia de « scriba mansuetudinis Christi », « narratore della mitezza del Cristo ». Sont très connues, dans l’Evangile de la Miséricorde de Luc, les paraboles: la brebis égarée, la drachme perdue, le père miséricordieux.

 

La miséricorde, la clé du pontificat de François

Le pape François a dédié son premier Angelus, après son élection, au thème de la miséricorde. Voici ce qu'il a dit le 17 mars 2013. 

"Ressentir la miséricorde, ce mot change tout. C’est ce que nous pouvons ressentir de mieux : cela change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a une telle patience...

Souvenons-nous du prophète Isaïe, qui affirme que même si nos péchés étaient rouges écarlates, l’amour de Dieu les rendra blancs comme neige. C’est beau, la miséricorde !

Je me souviens, à peine devenu évêque, en l’année 1992, est arrivée à Buenos Aires la Vierge de Fatima et l’on a fait une grande messe pour les malades. Je suis allé confesser, lors de cette messe. Et presque à la fin de la messe, je me suis levé, je devais administrer une confirmation. Est venue à moi une femme âgée, humble, très humble, elle avait plus de quatre-vingts ans. Je l’ai regardée et je lui ai dit : « Grand-mère — parce que chez nous, nous appelons ainsi les personnes âgées : grand-mère — vous voulez vous confesser ? ». « Oui !», m’a-t-elle dit. « Mais si vous n’avez pas péché... ». Et elle m’a dit : « Nous avons tous péché... ! ». « Mais peut-être le Seigneur ne les pardonne pas... ». « Le Seigneur pardonne tout !», m’a-t-elle dit : sûre d’elle. « Mais comment le savez-vous, vous, Madame ? ». « Si le Seigneur ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait pas ». Il m’est venue l’envie de lui demander : « Dites-moi, Madame, vous avez étudié à la Grégorienne ? », parce que cela est la sagesse que donne l’Esprit Saint ; la sagesse intérieure vers la miséricorde de Dieu.

N’oublions pas cette parole : Dieu ne se fatigue jamais de nous pardonner, jamais ! « Eh, mon père, quel est le problème ? ». Eh, le problème est que nous, nous nous fatiguons ! Nous ne voulons pas ! Nous nous fatiguons de demander pardon ! Lui ne se fatigue pas de pardonner, mais nous, parfois, nous nous fatiguons de demander pardon.

Ne nous fatiguons jamais, ne nous fatiguons jamais ! Lui est le Père plein d’amour qui toujours pardonne, qui a ce cœur de miséricorde pour nous tous. Et nous aussi apprenons à être miséricordieux avec tous."

Extrait du communiqué de la conférence des évêques de France : Le Pape François annonce un « Jubilé de la Miséricorde »

Le sacrement de miséricorde

Dans notre vie de foi, c'est au travers du sacrement de réconciliation en particulier que nous percevons la miséricorde de Dieu et plus largement dans la prière et les différents sacrements dans lesquels est communiqué le don de Dieu. Le pardon de Dieu nous remplit de joie et d'allégresse, nous redonne la paix. Mais ce n'est pas tout. Dieu nous manifeste aussi son attachement, sa miséricorde, au travers de personnes,  d'événements concrets, de rencontres,  qu'il faut savoir relire dans sa vie.

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La fête du 15 août réunit depuis des siècles la ferveur populaire. Explication de l'évolution de cette fête, avec en bonus une émission de KTO sur le thème de l'Assomption. Publié le 16 juin 2015.

"Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste." C'est par ces mots que, le 1er novembre 1950, Pie XII proclamait le dogme de l'Assomption par la constitution apostolique Munificentissimus Deus. Un événement qui prend sa source dans la tradition de l'Église, longuement mûrie par un siècle de théologie mariale.

On ne sait pourtant rien de la fin de la vie terrestre de Marie. Seul un écrit apocryphe du Ve siècle, La Dormition de Marie, évoque ses derniers instants. Entourée par les apôtres en prière, elle est emmenée au paradis par le Christ.

Très tôt, en effet, les chrétiens ont eu le pressentiment que la Mère de Dieu, préservée de tout péché, ne pouvait pas avoir connu la corruption de la mort. Une intuition qui sera ensuite approfondie par les Pères de l'Église, en particulier saint Jean Damascène. Au VIe siècle, la fête de la Dormition est déjà célébrée en Orient, vers la mi-janvier. Plus tard, l'empereur Maurice (582-602) la fixera définitivement au 15 août.

Une fête dont la tradition est héritée de l'Église d'Orient

La fête arrive à Rome grâce au Pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Elle se diffuse petit à petit en Occident : en 813, le Concile de Mayence l'impose à l'ensemble de l'Empire franc. Peu à peu, la fête va prendre le nom d'Assomption, même si la différence entre Assomption et Dormition reste ténue (lire encadré), et l'Église ne ressent pas le besoin d'ériger en dogme cette croyance.

C'est après la proclamation par Pie IX du dogme de l'Immaculée Conception, dans le grand courant de dévotion mariale du XIXe siècle, que des pétitions commencent à affluer à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l'Assomption. De 1854 à 1945, huit millions de fidèles écriront à Rome en ce sens ! Chiffre auquel il faut ajouter les pétitions de 1 332 évêques (représentant 80 % des sièges épiscopaux) et 83 000 prêtres, religieux et religieuses. Face à ces demandes répétées, Pie XII, par l'encyclique Deiparae Virginis, publiée en mai 1946, demande à tous les évêques du monde de se prononcer. La réponse est quasi unanime : 90 % des évêques y sont favorables. La plupart des 10 % restant s'interrogent sur l'opportunité d'une telle déclaration, seulement six évêques émettant des doutes sur le caractère "révélé" de l'Assomption de Marie. 

Des célébrations grandioses accompagneront la proclamation du dogme de l'Assomption. Celui-ci reste à ce jour le seul cas où l'infaillibilité pontificale, telle que définie à Vatican I, a été mise en œuvre. Parmi ces célébrations, on notera le couronnement par Pie XII d'une statue de la Vierge, dans la crypte de Saint-Pierre de Rome, avec une couronne offerte par les lecteurs du Pèlerin et de La Croix !

L' Assomption met en valeur une dimension essentielle de la foi chrétienne : à l'école de Marie, accueillir le don de Dieu dans sa vie, célébrer cette grâce qui élève les humbles et rabaisse les puissants.

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Lors du sacrement de la confirmation, le baptisé reçoit la marque de l'Esprit du Père et du Fils.

"Sois marqué de l'Esprit saint, le don de Dieu", telle est la parole prononcée par celui qui confirme et impose la main pour l'onction d'huile. Une parole très forte. Par la confirmation, le baptisé reçoit la marque de l'Esprit du Père et du Fils. Il l'a déjà reçue quand il plongeait dans l'eau du baptême, il continue de la recevoir par l'onction de la confirmation. Cette marque est comme une trace indélébile qui exprime un don de Dieu, le don qu'il fait au baptisé de sa propre vie, de son propre esprit, de sa puissance d'amour et de vie.

Dans la confirmation, nous sommes marqués par un geste d'onction, avec de l'huile parfumée, qu'on appelle "saint-chrême", un geste plein de douceur. Les mots "christ" et "chrême" ont la même racine. Est "christ" celui qui a reçu l'onction d'huile.

L'huile assouplit les sportifs et les rend forts.

Le parfum a ceci de particulier qu'il se diffuse quasiment à notre insu. On dit souvent que certaines personnes respirent la joie, la bonté, à travers ce qu'elles disent et ce qu'elles font, mais aussi à travers ce qu'elles sont.

Nous portons des marques sur nos traits, sur notre corps qui rappellent nos parents. De même, le baptême et la confirmation nous marquent à jamais : nous sommes les fils et les filles de Dieu, habités par son Esprit.

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Le dernier chapitre de la Constitution "Lumen Gentium", qui traite de la place et du rôle de Marie dans l'Eglise. Publié le 24 mars 2014.

Introduction

Dans le dernier chapitre de la Constitution dogmatique sur l'Église (Lumen Gentium), les Pères du Concile Vatican II ont mis en lumière la place et le rôle de Marie dans la vie de l'Église, ainsi que les devoirs des fidèles envers la Vierge. Croire.com, en partenariat avec la revue "Questions Actuelles", vous propose un résumé suivi d'une mise en perspective de ce chapitre intitulé "La bienheureuse vierge Marie Mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l'Église", qui a exercé une influence déterminante sur tous les documents ecclésiaux ultérieurs sur Marie.

Résumé

Marie, honorée comme Mère de Dieu et du Rédempteur, occupe une place unique dans l'Église. L'Ancien Testament parle déjà de la figure de la Vierge, mais c'est en méditant le Nouveau Testament - les textes qui racontent l'Annonciation, la Visitation, l'enfance de Jésus, l'influence de Marie sur le ministère public de son fils, sa présence auprès de lui au moment de sa mort et avec les apôtres le jour de la Pentecôte - qu'on peut saisir l'importance de Marie dans l'économie du salut.

Marie est d'abord et surtout servante du Seigneur. Son rôle maternel, qui ne diminue en rien l'unique médiation du Christ, est au service de l'union des croyants avec son Fils. Elle est aussi, simplement par sa manière d'être, modèle de l'Église et signe d'espérance et de consolation pour le peuple de Dieu. Le culte dû à Marie respectera toujours sa dignité de Mère de Dieu et la prééminence absolue du Christ.

Perspectives

Au cours de la deuxième session, les Pères du Concile ont décidé à une faible majorité (1 114 contre 1 094) d'inclure le texte sur Marie dans la Constitution sur l'Église plutôt que de le traiter de manière séparée. C'est l'indice qu'existaient certaines questions mariales que le Concile n'allait pas pouvoir trancher avant que le travail des théologiens les amène "à une lumière totale".

Dennis Gira - octobre 2003

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