Dans la liturgie, il est des gestes simples, comme le signe de croix, qui nous parlent de la Trinité et nous mettent "en présence des Trois". 
Comment peut-on vraiment expliquer la Trinité ? N'est-ce pas ce qui est le cœur de la foi chrétienne, dans la découverte radicale d'une divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit ?

A notre baptême, nous devenons fils ou filles de Dieu, frères (sœurs) du Christ, enveloppé(e)s de l'Esprit de sainteté. Dans l’Évangile, le baptême du Christ manifeste la présence du Père, du Fils et de l'Esprit Saint. 

La Trinité (ou Sainte Trinité) est le Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, égaux, participant d'une même essence divine et pourtant fondamentalement distincts. Les chrétiens sont baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Quand ils commencent leur prière, ils se marquent du signe de la croix sur le front, le cœur et les épaules en invoquant Dieu : Au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit : c’est la Trinité.

L’homme n’est pas capable d’imaginer un Dieu unique qui existe en trois personnes. C’est Dieu qui nous a révélé ce mystère de son amour par l’envoi de son Fils et du Saint-Esprit. Jésus nous a révélé que Dieu est « Père », en nous montrant d’une façon unique et originale, que Lui-même n’existe que par son Père. Jésus est un seul Dieu avec le Père (Jn 10,30). Jésus a promis à ses apôtres – les douze hommes qu’Il a choisis et envoyés – le don de l’Esprit Saint. Il sera avec eux et en eux pour les instruire et les conduire « vers la vérité tout entière » (Jean 16, 13). Ainsi, Jésus nous le fait connaître comme une autre personne divine.

La Trinité est Une : nous ne croyons pas en trois dieux, mais en un seul Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Chacune des trois personnes est Dieu tout entier. Chacune des trois personnes n’existe qu’en union avec les deux autres dans une parfaite relation d’amour. Ainsi toute l’œuvre de Dieu est l’œuvre commune des trois personnes et toute notre vie de chrétiens est une communion avec chacune des trois personnes. 

Chacune fait preuve de volonté, d’amour et parle en disant (Je) et (Tu).  Le Père est une personne différente du Fils, qui est lui-même une personne différente du Saint-Esprit, qui est lui-même une personne différente du Père.  Chaque personne est divine, pourtant il n’y a pas trois dieux mais un seul Dieu.  Il existe trois subsistances ou personnes individuelles.  Le mot subsistance désigne quelque chose qui existe réellement. Le mot personne désigne l’individualité et la conscience de soi.  Trois d’entre elles forment la Trinité, même si (personne) est devenu le terme le plus utilisé pour décrire les aspects individuels de Dieu que sont le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

La doctrine de la Trinité implique un monothéisme strict selon lequel un être connu sous le nom de Dieu existe de lui-même dans tout l’univers et ne change jamais (Ésaïe 43:10 ; 44:6,8).  Il est donc important de souligner que la doctrine de la Trinité n’est pas polythéiste comme l’affirment certains de ses détracteurs. Un autre aspect notable de la Trinité est que le concept peut être difficile à saisir.  Mais cela ne nous force pas pour autant à conclure qu’il n’est pas valable.  Au contraire, sa difficulté même plaide en faveur de sa véracité.  La Bible est la révélation par lui-même d’un Dieu infini.  Il est donc inévitable que nous rencontrions des concepts difficiles à comprendre, notamment lorsqu’il s’agit d’un Dieu que l’on ne peut pas totalement cerner et qui existe en tout lieu, en tout temps (sans tomber dans le panthéisme de Spinoza).  Ainsi, un examen des descriptions et attributs de Dieu manifestés dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous montre qu’il est impossible d’obtenir une explication tout à fait exhaustive et compréhensible de l’essence et de la nature de Dieu.  En revanche, un tel examen nous permet d’extraire des Écritures les vérités que nous pouvons saisir et les rassembler en une doctrine que nous appelons Trinité.  Dans une large mesure, la Trinité est un mystère. Après tout, il s’agit de Dieu Lui-même.

Il est caractéristique que les sectes réduisent la vérité biblique pour rendre Dieu pleinement accessible et compréhensible par l’esprit des gens qui les composent.  C’est dans ce dessein qu’ils soumettent la parole de Dieu à leur propre raisonnement et finissent dans l’erreur.  Les versets qui suivent servent couramment de référence pour démontrer que la doctrine de la Trinité est bel et bien biblique : Mt 28,19; 1 Co 12,4-6 ; 2 Co 13,14 ; Eph 4,4-7 ; 1 Pi 1,2 ; Jn 3,16 ; 1 Jn 4,10 ; Jn 14, 26 ; Jn 15,26 ; Is 44,6-8.

Dans la liturgie

Les prières liturgiques sont conclues de manière trinitaire : "Gloire au Père et au Fils et Saint-Esprit !" ou bien "Père, nous te prions par Jésus, dans l'unité du Saint-Esprit". 
 
C'est la prière eucharistique qui manifeste le mieux toute l'inspiration trinitaire de la liturgie : nous nous adressons au Père, en nous associant à l'action de grâce de Jésus et à son sacrifice de louange, pour demander l'effusion de l'Esprit Saint sur les offrandes eucharistiques et sur l'assemblée.

Au moment de la proclamation de l’Évangile à la messe, les fidèles tracent un triple petit signe de croix sur le front, la bouche et la poitrine. C'est l'une des marques de la vénération de l’Évangile.

Cette manière de se signer trois fois remonterait au IXe siècle ; elle exprime le désir qu'a le fidèle d'accueillir cette Parole, d'en garder toute la bénédiction et de l'annoncer autour de lui. En effet, le front est le siège de l'intelligence, la bouche est l'organe du témoignage, et le cœur est le siège de l'amour. Par ce triple signe de croix, nous demandons au Seigneur de bénir et sanctifier ces trois endroits de notre corps qui symbolisent l'engagement de tout notre être au service de la Bonne Nouvelle du Verbe qui a dressé sa tente parmi nous.

Au moment du Credo, nous proclamons notre foi en Dieu, Père tout puissant, en Jésus-Christ, Fils unique du Père, en l'Esprit Saint...

Laissons-nous toucher par cette hymne liturgique et poétique qui chante si bien la délicatesse de ce mystère :

Nul n´a jamais vu Dieu.  
Nul ne sait qu´il est Père, 
Mais Jésus nous l´a révélé. 
Et l´homme apprend qu´il est aimé.

Nul ne connaît le Fils,
Nul n´en sait le mystère,
Mais Jésus nous l'a révélé
Et l´homme apprend qu´il est aimé.

Nul ne connaît son cœur,
Nul n´en sait la misère.
Si l´Esprit vient pour l´habiter,
Et l´homme apprend qu´il est aimé.

Nul ne saurait unir
Les enfants de la terre.
Si l´amour veut tout rassembler,
Et l´homme apprend qu´il est aimé.